Anonymous cherche sa voix

D'abord, il a fallu faire le premier pas. Autrement dit, aller traîner ses guêtres numériques sur les fameux chans IRC (Internet Relay Chat), ces salons de discussion en ligne où se retrouvent, à toute heure du jour et de la nuit mais surtout le soir, ceux qui, de près ou de loin, participent de la galaxie Anonymous. On y débarque dans un univers assez radicalement éloigné du fantasme anxiogène de la "cyberguerre mondiale" : dans ces espaces ouverts à tous vents et accessibles en quelques clics s'entrecroisent des conversations débridées à base de pizzas froides, de blagues salaces, de liens vers des vidéos LOL. Mais aussi des échanges d'informations sur la situation syrienne ou des commentaires live sur une intervention télévisée de Nicolas Sarkozy. Anonymous en condensé, depuis ses origines – le fameux forum en ligne 4chan, parfois présenté comme le "trou du cul d'internet" – jusqu'à sa politisation grandissante, via la lutte contre la scientologie, le soutien à Wikileaks, le support aux cyberdissidents des printemps arabes et les actions contre les lois de "régulation" du web, SOPA, PIPA, ACTA et Hadopi.
