Allons-nous tous finir emmurés ?
LE FIL IDéES - Vingt ans après la chute du mur de Berlin, 18 000 kilomètres de nouveaux remparts vont bétonner les frontières partout sur la planète. Mesure de protection ou dangereux désir d'exclusion ? En lien ci-dessous, un entretien que nous avons publié récemment avec l’anthropologue Michel Agier, spécialiste des questions de migration.
|
L’anthropologue Michel Agier : “On nous a montré les migrants comme des criminels” | 7 octobre 2009
Une nuit d'automne, le 9 novembre 1989, un mur est tombé dans la liesse. LE Mur. Erigé au centre de Berlin une nuit d'été, le 12 août 1961, par le gouvernement prosoviétique de la République démocratique allemande pour empêcher le passage à l'Ouest de la population, ce « mur de la honte » n'était pas seulement berlinois : il figurait aussi la division de l'Allemagne et de l'Europe décidée par les Alliés à la sortie de la guerre et, surtout, il incarnait violemment, concrètement - en béton armé, barbelés, miradors, vopos, kalachnikovs, morts et fusillés - le « rideau de fer » qui séparait le monde en deux blocs étanches.