Les Français sont de retour au potager
Plus qu’une mode, c’est un véritable phénomène de société. Les jardins familiaux, anciennement appelés « jardins ouvriers », font un véritable retour en force dans le paysage français. Après avoir connu un succès exceptionnel peu après la Seconde Guerre mondiale, période à laquelle on comptait près de 700.000 jardins, cette pratique s’est progressivement essouflée avec l’avènement de la société de consommation et l’urbanisation croissante du territoire français.
Faut-il y voir une relation directe avec le recul du pouvoir d’achat et la hausse de prix des fruits et légumes ces dernières années ? Toujours est-il que bon nombre de Français ont ressorti leurs bêches, déterminés à redécouvrir les joies du potager.
Preuve de ce renouveau : la Fédération nationale des jardins familiaux et collectifs (FNJFC) rassemble désormais près de 200 associations pour environ 150.000 parcelles. Face à ce succès, la Fédération a développé des jardins adaptés aux personnes à mobilité réduite, des jardins partagés, des parcelles d’insertion, mais aussi des jardins en pied d’immeubles.
Gil Melin, administrateur à la FNJFC et président des jardins familiaux de Ris-Orangis (Essonne), explique le phénomène : « Les gens ont un vrai souci de qualité de vie et d’environnement. Nous constatons également une certaine envie de retour à la terre et de la comprendre. » Les élus ne seraient pas insensibles à ce type d’initiatives et ont déjà compris leur intérêt, en soutenant la création de jardins : « C’est une vitrine pour une ville. Cela démontre le souci des élus pour l’environnement. Il y a aussi la volonté de structurer les jardins et de ne plus les laisser à l’état sauvage », ajoute Gil Melin.
L’engouement est particulièrement important en Ile-de-France, « une région où le retour à la terre se fait ressentir. A Ris-Orangis par exemple, nous avons plus de 115 personnes sur liste d’attente ».
http://www.francesoir.fr/enquete/2008/08/30/nature-les-francais-sont-de-retour-au-potager.html