Darcos «enlève plus à ceux qui ont moins»
A Paris et partout en France, enseignants, lycéens et étudiants ont manifesté hier contre les réformes de l'Education nationale. Ils réclament en priorité le maintien des aides aux élèves en difficulté.
CORDÉLIA BONAL

Des profs déguisés en père noël, tracts à la main, devant la gare Saint-Lazare, ce mercredi soir. (AFP)
Bonnets rouges de Père Noël sur la tête et gilets jaune fluo sur le dos, quelques centaines d'enseignants, lycéens et étudiants se sont rassemblés en fin d'après-midi mercredi à Paris.
Partout en France, des dizaines de manifestations, rassemblements et actions étaient organisés ce mercredi, sans appel à la grève, pour dénoncer tout à la fois les suppressions de postes, la réforme du lycée, la «remise en cause des moyens des IUT» (instituts universitaires de technologie) dans le cadre de la loi LRU (loi sur l'autonomie des universités), la «disparition programmée des maternelles» ou encore la «veille d'opinion» menée par le ministère dans le milieu enseignant.
Ils étaient 2000 lycéens à Bordeaux, plusieurs centaines à Brest, où la tension est montée avec les forces de l'ordre, 1500 à Marseille, 1000 à 1500 à Toulouse, 3000 à Clermont-Ferrand, 250 à Orléans...
A Paris, un peu à l'étroit sur le parvis de la gare St-Lazare, coincés entre scooters à l'arrêt et voyageurs pressés, les manifestants distribuent tracts et bonnets rouges. «On enlève des postes par-ci, on rajoute des exigences par-là, sans aucune lisibilité. C'est cet ensemble incohérent de réformes que l'on dénonce», explique Marine, directrice de Segpa (section d'enseignement général et professionnel adapté, à destination de collégiens en difficulté) en Essonne. «Le plus hypocrite et le plus grave, c'est cette réduction des moyens pour les élèves en difficulté. On enlève plus à ceux qui ont moins.»
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